La
cravache à la main, j'ai précédé Brocéliande
dans l'escalier de pierre qui descend à la cave. Devant la porte
de chêne qui la ferme, nous nous sommes arrêtés et je
me suis retourné.
Ses chevilles et ses poignets s'ornaient
déjà de lourds bracelets de cuir et la laisse accrochée
à son collier cadenassé pendait au milieu de sa poitrine.
Comme posé sur un écrin, la médaille affirmant son
appartenance, luisait sur sa gorge.
"Déshabillez vous, je vous
prie"
Elle a obtempéré,
se dévoilant devant son Maître.
Malgré la douceur de l'air,
malgré le soleil qui parvenait entre les pierres de la descente
de cave, elle a frissonné, une fois nue.
Presque nue.
Cuir noir et acier chromé..
Et bronze.
Celui des cadenas verrouillant
la chaîne qui emprisonnait sa taille et son ventre, s'insinuant presque
brutalement entre ses cuisses, cisaillant les chairs tendres et roses.
J'ai
ouvert la porte, saisi la laisse.
"A quatre pattes, comme une chienne.
Voici votre cachot, le lieu de vos supplices."
Les petites bougies posées
sur le sol, dessinaient une allée au travers des ténèbres.
Au bout, trois chandeliers rouges, disposés en triangle, illuminaient
l'appareillage de chaînes fixé à la voûte et
aux murs.
J'ai tiré sur la laisse,
guidant Brocéliande vers son rêve matérialisé,
notre rêve, l'encourageant de petits coups de cravache sur les fesses.
"Ne bougez plus, restez ainsi.
Ecartez vos cuisses"
J'ai cinglé l'intérieur
de ses cuisses afin qu'elle s'ouvre davantage et j'ai placé une
barre entre ses chevilles. J'ai fait de même pour ses poignets.
"Debout esclave !"
Difficilement, vacillant dans ses
entraves, elle a obéit alors que je tirai sur la chaîne fixée
au centre de la barre de poignets.
Enfin elle s'est retrouvée
debout, écartelée, offerte, au rythme des cliquetis métalliques
qui accompagnaient sa crucifixion.
De l'extrémité souple
de la cravache j'ai caressé son corps.
Brocéliande fermait les
yeux, la respiration accélérée.
Esclave de ses rêves, de
ses désirs fous.
Esclave de mes rêves, de
mes désirs fous. Mon esclave.
Pas de masque, pas de bâillon.
Je voulais qu'elle voit et entende
sa jouissance.
J'ai fermé un léger
collier à chaînes sur son cou et j'ai placé les pinces
sur ses tétons.
Cuir noir et acier.
Brocéliande était
maintenant, totalement sous mon emprise.
Je me suis reculé pour admirer
mon esclave, ma captive.
Et j'ai pris le fouet aux lanières
souples.
Doucement j'ai entamé la
sonate de cuir.
Caresses de la nuque vers les reins.
Amples mouvements à gauche,
à droite sur les fesses.
Parfois ponctués de coups
plus vifs.
A moins que je n'utilisa la cravache
pour surprendre la fourche enchaînée de ses cuisses, la faisant
ainsi sursauter, involontairement.
J'ai joué ainsi longtemps.
La sueur perlait sur la peau de
l'esclave et lorsque le cuir s'oubliait sur ses seins que mordillaient
les pinces, des gémissements rauques feulaient du fond de sa gorge.
Cuir noir et acier.
Aria fauve aux fragrances moites.
Dans la lueur rouge qui baignait
la cave, les froissements et les glissements, les claquements et les aplats
mats, les soupirs et les murmures, les tintements des chaînes et
les résonances métalliques se mêlaient en mode mineur
dans une passion selon le plaisir.
Enfin j'ai ponctué sèchement
le mouvement de deux coups de fouet sur ses fesses.
Je me suis rapproché et
j'ai donné du mou à la chaîne.
Brocéliande a vacillé
sur ses jambes.
"Penchez vous, offrez votre cul"
Elle a obéit. Un instant
un maillon a glissé, elle a crié, pensant perdre l'équilibre.
Je l'ai rassurée d'une main ferme.
"Chut..."
J'ai effleuré sa croupe
offerte, la caressant délicatement comme l'on fait d'une viole.
Puis j'ai glissé une main
sous la chaînette qui séparait ses fesses.
La faisant aller et venir. Ce mouvement
saccadé par les maillons résonnait dans son intimité
emprisonnée. J'ai accéléré la vibration et
j'ai saisi une des pinces qui capturaient ses mamelons.
Peu à peu, Brocéliande
s'est affaissée sur ses cuisses.
Peu à peu j'ai senti le
plaisir inonder les chaînes de sa servitude.
J'ai alors écarté
la chaînette, ouvrant ainsi la voie de mon plaisir...
Elle
a bien servi son Maître dans ce rêve que je lui offrais.
Longtemps.
Brocéliande a gémi
de plaisir lorsque je l'utilisais, m'offrant ainsi sa jouissance.
Elle a tremblé lorsque la
cravache déchirait l'air au dessus de ses fesses enfichées
du fouet.
Elle a tressauté lorsque
le cuir se faisait insistant.
Longtemps
je l'ai asservie.
Pourtant, beaucoup plus tard elle
m'a supplié.
D'épuisement.
Le temps avait passé, plus
que nous le pensions.
Nous avions l'un et l'autre, été
charmés par notre rêve.
Je l'ai alors libérée
de ses chaînes et de son joug.
Avant de remonter... ou redescendre
vers la réalité................
Maître
Dominique.
(souvenirs d'un après-midi
d'été)
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