Le Portrait
Le portrait de Loren est de cette
lumière
Dont usaient autrefois les vieux
maîtres flamands,
De cette lueur là étrange
et singulière
Dont le feu brûle encor,
tremblant sous les paupières
De la fille livrée à
mon étonnement.
Car lorsque mon regard sur son regard
se pose
Le portrait reprend vie et vibrant
d'émotion
Je me laisse rêver, les paupières
mi-closes
Imaginant déjà les
nuits noires et roses
Ou l'esclave m'entraîne à
suivre sa passion.
A cet anneau d'argent qui pend à
ses narines,
Un mousqueton d'acier s'accroche
avec lourdeur,
C'est pour mieux la traîner,
innocente gamine,
Sous les yeux des voyeurs admirant
la chair fine
De son sein dénudé
à la chaude rondeur.
Peut commencer alors la folle sarabande
Où m'entraînent le
songe et l'imagination.
Je la vois à genou, sans
qu'elle se défende,
Ouvrir sa bouche honteuse à
la verge qui bande
Pour gagner, dit Agnès,
le prix de sa pension.
Et je la vois aussi frissonner de
détresse
En se faisant saillir, sans amour,
sans douceur,
Par un routier brutal à
la queue trop épaisse
Qui lui force le cul en écartant
ses fesses
Sous les yeux méprisants
des autres camionneurs.
Le portrait de Loren est de cette
lumière
Qui éblouit parfois le rêveur
éveillé.
On peut y deviner mille portraits
derrière
Et ces mille portraits de votre
prisonnière
Me laissent chaque fois, Agnès,
émerveillé.
Un poèmede Erocal.
( merci Ami )