Galerie : La Dixième Muse



 
 
 
 
 

L'initiation

Texte de Hélène


 
 
 
 
 
J’étais dans le train, proche de l’arrivée. Une fois de plus, les instructions de Béatrice avaient été claires, mais j’avais été surprise de ne pas avoir d’instructions vestimentaires pour le voyage. Il était simplement dit : " LN-27. Vous devez vous rendre ce week-end au lieu habituel pour une initiation. B. "
J’avais trouvé une excuse, rassemblé quelques affaires, et j’étais partie. 
Soucieuse toutefois du plaisir de ma maîtresse, je portais un porte-jarretelles blanc et des bas noirs sous mon tailleur strict... Au cas où.
Dominique me retrouva à la gare. Prévenant, il porta mes bagages, m’installa à l’arrière. Il me tendit l’habituel masque de cuir et les menottes : Béatrice gardait le goût du secret quant à ses résidences... Je m’aveuglais, m’entravais, et m’allongeais pour le voyage.
Une petite heure plus tard, les pneus crissèrent dans une allée caillouteuse. Je fus sortie de la voiture, et guidée le long des marches. 
Mon masque fut ôté, mes mains libérées. Elle était là... Radieuse et belle, comme à son habitude, avec sa longue robe sombre, son chemisier et ses cheveux strictement tirés en arrière.
A ma surprise, Béatrice m’invita à dîner avec elle, dans une grande salle à manger, près d’un feu rougeoyant... Nos conversations furent charmantes et agréables, et le repas délicieux et raffiné. Je n’osais poser de question sur ce qui allait arriver. Et Béatrice s’amusait visiblement de ma respectueuse retenue.
Puis, alors que nous prenions le café, Dominique entra et dit simplement : " Elle est arrivée ". 
Béatrice me prit alors par la main, m’entraînant à l’étage... " Il faut que tu sois prête également, petite chatte jolie ", dit-elle en souriant...
Elle m’assista dans cette tache. Je passais un catsuit noir et luisant, des bottines à talons hauts, une large ceinture de cuir qu’elle serra strictement... Sans oublier mon collier, avec sa petite plaque 
"LN-27", et sa longue laisse de cuir.
" Agenouille toi maintenant... Il faut parfaire tout cela "... Elle me fit enfiler une cagoule en latex noir, ne laissant que les yeux et la bouche visible, et veilla à ce que mes cheveux soient complètement recouverts. " Ce soir, il est nécessaire que tu sois méconnaissable "... Mais pourquoi ? 
Mystère.
Puis elle me bâillonna avec un large bâillon boule, fermement serré... " Ton silence est aussi important pour ton anonymat... "
Enfin, elle me mit des menottes dont la chaîne était suffisamment longue pour peu entraver mes mouvements... Un simple signe de soumission, un de plus...
" Maintenant, Hélène, écoute attentivement. Nous allons ce soir initier une jeune femme... mais ce sera également ton initiation, dans un sens.... Obéis à toutes mes commandes, et souviens toi : ne me déçois pas... "
Me tirant par ma laisse, elle me conduisit alors dans la salle principale... 
Dominique ouvrit la porte à deux battants sur une scène que je connaissais presque.

Devant la cheminée, agenouillé sur un coussin, une femme attendait. Elle était totalement nue, à l’exception d’un serre taille blanc, de bas noirs et de talons aiguilles. Et, plus étrange, un foulard de soie, posé sur sa tête, retombait jusqu’aux épaules et masquait son visage.Avant toute chose, Hélène, sache qu’elle ne peut pas nous entendre... des boules de cire l’en empêchent... mais ton bâillon ne devrait pas être de trop, surtout maintenant... Enlève lui ce foulard, que l’on découvre qui elle est... "
Je me plaçant devant la jeune femme, et tirant lentement un pan de l’étoffe, qui tomba... et je reculais sous la surprise.
A genoux devant moi se tenait Violette, ma meilleure amie...
Je me tournais vers Béatrice, l’air abasourdi... " Et oui, ma douce chatte. Quelques e-mail, un peu de séduction, et la voilà qui émet le vœu de marcher dans tes pas... Et c’était justice que tu sois l’instrument de cette initiation. Ainsi elle s’initie... et tu découvres la domination... "
Béatrice, souriante et amusée, put alors s’asseoir dans son fauteuil favori, face à l’âtre, prête à donner ses ordres... Deux poupées soumises à ses expertes manipulations…
Je comprenais mieux maintenant. Le bâillon qui cachait ma surprise, les vêtements et la cagoule qui faisaient de moi une poupée anonyme, et la surdité forcée de Violette qui l’empêchait d’entendre mes instructions...
" C’est le grand moment, petite Hélène... Celui où tu vas enfin connaître l’autre côté du miroir. Enfin, l’effleurer, car je reste Maîtresse des événements... " sourit Béatrice, penchée en avant, les coudes sur les genoux. Ne voulant rien perdre de la scène...
" Maintenant, bande lui les yeux. Puis attache la, simplement. Les bras dans le dos, cela suffira. Tu trouveras ce dont tu as besoin dans la commode, comme d’habitude ".
J’obéissais. Ouvrant les tiroirs de la commode, je trouvais sans peine les objets que je connaissais bien. Sauf que pour la première fois, j’allais les utiliser, non les subir.
" Prends les lanières de cuir. Les cordes, cela nécessite de l’expérience... "
Je revins vers Violette, me plaçant derrière elle. Un bandeau de soie noire me servit à l’aveugler, ce qui me rassura. Ainsi privée de sensations élémentaires, elle ne saurait me reconnaître, pas même mon regard.
Mes propres menottes me laissaient assez de liberté pour effectuer mes tâches sans trop de difficultés.
Deux lanières de cuir croisées eurent tôt fait de lier ses poignets. Ils se plaçaient idéalement, l’entravant sans couper sa circulation (Un conseil de Béatrice... )
Puis je serrais autour de ses coudes une large lanière de cuir. Elle résista, surprise... J’entendais sa respiration s’accélérer... J’interrogeais Béatrice du regard, et elle dit simplement : "Insiste. Progressivement. Mais elle est assez souple pour cela... "
Il me fallut plusieurs minutes, cran par cran, pour que ces coudes soient finalement joints. Je caressais régulièrement ses cheveux pour la rassurer. J’effleurais ses lèvres, je la calmais...
L’effort l’obligeait à cambrer les reins, à bomber le torse. A la lueur des flammes de l’âtre, les courbes de sa peau soudain cuivrée n’en étaient que plus désirables...
" Très bien. Viens ici, maintenant, près de moi. Et regarde la ".
Je vins me placer devant Béatrice, lui tournant le dos. Et je fus subjuguée. Ma meilleure amie, ainsi entravée, devant moi. Mon trouble était total. Je la trouvais magnifique, séduisante... Une icône de plaisir.
C'est à peine si j’eus le temps de me rendre compte que Béatrice m’avait ôté les menottes et lié les mains dans le dos. Je fus tirée de ma contemplation tandis que mes coudes se touchaient, et je gémis dans mon bâillon.
" Allons ", fit Béatrice, " ce n’est que le début. Le jeu ne fait que commencer... "
Elle fit signe à Dominique, qui apporta une grande boîte à la marqueterie complexe, qu’il déposa à ses pieds...
Elle l’ouvrit devant moi, et s’amusa en me voyant écarquiller les yeux... Il y avait là une sorte de harnais de cuir. Plusieurs phallus de latex souple y étaient attachés, deux à l’entrejambe, et un dernier, plus long et plus large, pendait vers l’extérieur...
" Tu penses que je vais te prendre, n’est ce pas ? ", dit Béatrice en plongeant son regard cuivré dans le mien, un sourire malicieux aux lèvres... J’opinais de la tête en gémissant, partagée entre plaisir et crainte...
" Petite Hélène. Pensais-tu donc que ce soir, ton rôle se limiterait à l’apprentissage du bondage. Tu sous-estimes décidément l’entendue de mes fantaisies... "Elle m’écarta alors les jambes, et ôta la pièce de latex qui couvrait mon entrejambe... Le plug et le petit god du harnais trouvèrent facilement leur place, pour le plus grand plaisir de Béatrice. " Je vois que tout cela ne te déplaît guère... Excellent... ", murmura-t-elle à mes oreilles en riant...
Elle ajusta les sangles avec fermeté. Tout le harnais faisant corps avec moi. Et tandis que mon intimité s’embrasait déjà, je me trouvais soudain investie d’une imposante virilité...
Béatrice me tira par ma laisse, et m’amena devant Violette. Elle me regarda, ironique, tandis qu’elle enlevait la cire qui assourdissait sa nouvelle proie.
Violette, toujours aveuglée, bougea la tête en tous sens... Béatrice, d’une voix soudain autoritaire, lui dit " Calme toi, petite biche.... Tu voulais être Esclave de Plaisir, n’est ce pas ? Alors montre nous ce que tu vaux... "
Elle ôta soudain le voile qui l’aveuglait... Clignant des yeux, Violette découvrit la scène...
" Nouvelle esclave, voici ton défi. Montre nous donc, ainsi entravée, comment tu donnerais du plaisir à un homme... "
Béatrice se tenait derrière moi, tout contre mon corps, m’immobilisant totalement...
Ma surprise fut totale. Violette, d’habitude si timide, si réservée, s’avança à genoux jusqu’à ce que ses lèvres touchent le sexe de latex. Alors, en me jetant des regards très pervers, elle commença à lécher lentement le bout de ce pénis. Comme si elle voulait exciter un homme...
J’étais fascinée... Je ne la quittais pas des yeux... Elle engloutit alors totalement le membre d’un mouvement ample et balancé...
Une sensation délicieuse me parcourut. Chaque fois qu’elle se jouait de l’objet, ceux qui m’envahissaient vibraient légèrement. Proportionnellement à l’ampleur de l’acte de Violette. Embrasant mon corps d’ondes merveilleuses.
La scène, le décor, la situation : tout cela m’excitait terriblement. Béatrice était décidément un véritable démon...
Elle murmura à ma seule attention : " c’est bon, non ? Mais pas assez fort pour l’instant, n’est ce pas ? Soit... "
D’une main, Béatrice agrippa alors la tête de Violette, et enfonça le sexe dans sa bouche jusqu’à la garde. Simultanément, d’un mouvement sec, elle amplifia encore l’effet en forçant mon bassin contre le visage de ma partenaire de délices.
La conséquence fut immédiate. Tandis que Violette s’étranglait presque, surprise, un flot de plaisir monta de mon intimité.
" Viole lui la bouche... pour ton plaisir... et pour le sien... "
Et tandis que les secousses s’accentuaient, que Violette découvrait les règles d’une fellation soumise, un plaisir immense, grandissant, m’envahissait... Béatrice était maîtresse du jeu, donnant le rythme, jouant des corps...
La jouissance me terrassa tandis que résonnait à nos oreilles le rire amusé de notre Maîtresse. Je tombais à genoux tandis que Violette se laissait choir sur le côté. Béatrice, satisfaite, dressée sur ses jambes écartées, les poings sur les hanches, nous contempla en souriant. Violette et moi-même reprenions notre souffle.
Béatrice ramassa nos deux laisses, nous intimant l’ordre de nous lever... " Allons mes biches... je suis loin d’en avoir fini avec vous... "
 

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