La barre.
L'aspect de la maison n'avait vraiment pas
changé, ses pas dans la poussière étaient la seule
trace de vie récente au sein de ces murs.
D'un air craintif elle jeta un oeil vers
le palier, juste un petit coup d'oeil suffisant pour apercevoir la barre.
Puis son regard suivit la rambarde en bois
vers la droite, jusqu'aux marches sur lesquelles elle avait glissé
en haut de l'escalier.
Instinctivement elle porta la main à
son épaule, encore une légère douleur, sa hanche par
contre, ne semblait plus la faire souffrir.
Alyssa, persuadée d'être passée
à coté de beaucoup de choses, sortit son carnet de croquis
et commença à dessiner un plan détaillé façon
architecte.
Elle n'avait pas de mètre, qu'à
cela ne tienne le bâton de marche lui servirait d'étalon.
Mais tout d'abord, il lui fallait de la
lumière.
"Puisqu'il n'y a personne aux environs,
je vais ouvrir les volets, Après tout !"
Le vestibule d'entrée en était
dépourvu et dans la grande pièce qui accueillait la base
de l'escalier, il n'y avait que des portes.
Rien que l'idée de monter les escaliers
lui donnait des sueurs froides. Elle décida donc de commencer sagement
par les pièces du rez de chaussée.
Cette pratique méticuleuse lui pris
toute la matinée. A chaque fois qu'elle arrivait dans une nouvelle
pièce, elle ouvrait les volets (quand c'était
possible), prenait les mesures, et elle
dessinait la pièce.
A chaque ouverture de volets, la poussière
en profitait pour venir lui piquer les yeux. Depuis combien de temps cet
endroit était il resté clos ?
La maison était vide comme elle s'en
était déjà aperçue auparavant, mais elle finit
par découvrir des pièces ou des détails qui lui avait
échappés. De plus
en ouvrant les fenêtres elle avait
la possibilité de pouvoir prendre des repères géographiques
avec l'extérieur.
Ainsi elle sût qu'il n'y avait pas
au rez de chaussée, de porte donnant sur la plate-forme en bois
à moitié détruite qui donnait sur la mer. Elle vit
aussi
une porte qui devait donner sur le jardin.
Elle essaya de l'ouvrir mais elle semblait coincé.
En fait cette petite porte devait s'ouvrir
sur la serre et vu l'état de celle-ci, un petit travail de remblaiement
serait nécessaire pour pouvoir
l'utiliser de façon convenable !
Elle découvrit aussi que le sol de
la cuisine était recouvert de faïences d'origine probablement
anglaise, XVIII ème siècle peut-être.
Sous la poussière, les carreaux ne
montraient pas de traces d'usure particulière, ils étaient
en parfait état de conservation, comme le reste de
la maison d'ailleurs.
Dans cette même pièce, une
trappe dans le sol avait été installée. Avec beaucoup
de peine Alyssa souleva celle-ci.
Le poids de la trappe n'était pas
la cause principale de la difficulté. Mais il fallait plutôt
chercher du coté des joints qui avec le temps avaient colmaté
l'ouverture...
Une odeur pestilentielle en surgit... Alyssa
eu un haut le coeur, et décida de laisser tomber son investigation
en sous-sol.
Elle laissa la porte ouverte, dans quelques
jours l'odeur devrait bien avoir disparu...
Rien ne m'échappera ici ! pensa-t-elle.
Il y avait encore dans la cuisine des conduits
menant vers le haut, cheminée ou fours, d'autres plus petit vers
le bas, et des tuyaux de cuivre encore apparents. Scellés dans le
mur, des tire-fonds avaient du servir de fixation pour un mobilier imposant.
Cette demeure semblait avoir bénéficier
d'une bonne dose de modernité somme toute, malgré son apparence
ancienne.
C'est en début d'après-midi
qu'Alyssa monta au premier étage, la passion, la curiosité
qui la dévorait lui avait fait sauter son repas.
Avec une bonne dose de crainte elle grimpa
les premières marches de l'escalier. Les souvenirs douloureux qu'elle
avait vécus récemment revenaient clairement hanter son esprit
à fur et à mesure qu'elle grimpait les marches.
Une fois en haut, elle prit radicalement
la direction opposée à cette barre étrange.
Des portes disposées en demi-cercle
au premier niveau devaient desservir des chambres ou elle ne savait quoi.
Demi-cercle car l'autre partie de l'étage
était constituée d'une sorte terrasse, un salon probablement
dont les fenêtres donnaient sur le devant de la maison.
Dans l'une de ces pièces, légèrement
plus petite que les autres, Alyssa trouva une porte fermée. Impossible
à ouvrir.
La poignée jouait dans le vide et
il n'y avait pas de clef dans la serrure. Et en tirant de toutes ses forces,
le résultat n'était guère mieux. Comme les gonds étaient
apparents, Alyssa décida de retourner chez elle de quoi les attaquer.
Au vu la configuration de cette salle, l'escalier
qu'elle cherchait en vain était là. C'était sûr
! |
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Dernier rempart à son irrésistible
envie d'aller de l'avant, elle sortit sur le palier presque qu'en courant,
elle se dirigea rapidement vers les marches, passant près de la
barre.
Dans sa précipitation, son pied glissa,
et elle se raccrocha à la roue..
En moins de temps qu'il ne faut pour lire
ces quelques mots, un vent de tempête s'engouffra dans la pièce,
portant avec lui des cris et ce tocsin qu'on battait à tout rompre.
Le vent était glacé, ses vêtements se plaquaient sur
son corps, et son chignon ne résista pas à la violence du
souffle.
Cramponée à la barre, fouettée
par les embruns surgis de nulle part, les cheveux dans la figure, elle
s'aperçut avec horreur qu'en se redressant sur ses jambes elle tournait
la roue vers la droite.
D'un coup, d'un seul, le sol bascula
suivant un angle impossible, elle lâcha prise, roulant sur elle même.
Elle finit par s'arrêter en heurtant violemment un obstacle, ce qui
réveilla les douleurs de la veille et elle ferma les yeux de douleurs.
En ouvrant les yeux, le spectacle qui s'offrait
à la pauvre Alyssa la laissa muette de stupéfaction et elle
mit quelques instants à réaliser où elle se trouvait. |
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